Mot de passe : coin coin
2 mars 2015 § 15 Commentaires
Bonjour les poussins ! Je ne sais pas ce que vous avez fait pour les vacances, nous on est allé dans le Gers cuisiner des canards et croyez moi c’est pas de la tarte.
Déjà le canard il faut l’attraper. Et pour l’attraper il faut se lever hyper tôt, aller au marché au gras, reconnaître à son accent le vendeur moustachu chez qui on a réservé la came, se rappeler le mot de passe – pousse ton canard et mouds le coincoin – et avoir assez de biscotos pour porter les bêtes jusqu’à la chambre des tortures. (Ou s’être muni d’ados, mais les ados lève-tôt ça court pas la campagne, moi j’en ai trouvé qu’un.)
Après, la folie douce.
Vas-y que je jongle avec les plumes, les couteaux, les hachoirs, les croupions, les magrets, les manchons, les carcasses, les pouics et les couics, les tuyaux qu’il ne faut pas percer, les cous remplis de maïs, les gésiers plein de gravier (bien gratter), et vas-y que je fais fondre la graisse, cuis dans la graisse, touille la graisse, filtre la graisse, baigne dans la graisse, sniffe la graisse, et que je compte les bocaux, les bocaux, les bocaux, d’ailleurs je n’ai toujours pas pigé où on voit la contenance du bocal, ni pourquoi avec 4 canards on récupère 5 gésiers, soi-disant que j’en ai coupé un en deux, moi je dis que mon canard était comme Louis XIV : il est né avec plusieurs estomacs.
J’avais peur de devenir végétarienne, mais non.
Sauf que depuis je ne dors plus trop bien. Dès que je ferme les yeux, les fantômes des canards viennent me becqueter les pieds.
Celui avec deux estomac a prédit que je me réincarnerai en foie gras.
Merci bien.
Si c’est comme ça, l’an prochain j’irai en Bretagne faire sauter des crêpes.
NB : Les Aventures de Saturnin, série créée par Jean Tourane, diffusée entre 1965 et 1970 par l’ORTF, et adaptée en albums, en disques…
Bonne nuit mon chéri
14 janvier 2015 § 8 Commentaires
Longtemps j’ai cherché le remède à mes insomnies.
Je l’ai trouvé en lisant cet album désopilant : il suffit de s’installer à côté d’un ours.
C’est tout bête.
Mais je n’y aurais pas pensé.
Et ça tombe bien, vu que j’ai un ours sous la main. Suivez mon regard.
Non, je ne fais pas allusion à la pilosité de l’Auteur, petits coquins, plutôt à son tempérament.
Vous allez me dire : oui mais quid du pourquoi du comment de l’ours à l’insomnie ? Bonne question.
Eh bien, mes petits cœurs au beurre, harceler son ours préféré constitue une alternative fort récréative à l’insomnie. Je n’en dirai pas plus, histoire de ne pas vous gâcher cette lecture.
Je me suis donc inspirée de Duck pour programmer des activités à partager avec mon ours dès la prochaine insomnie : rangement d’albums photos ; confection de pâte à tartiner aux noisettes bio ; partie de Cluedo ; course de relais avec traversée éclair des Tuileries ; danse des sept voiles devant la statue de Balzac ; baignade au clair de lune dans la fontaine Stravinsky.
Comme pour sa part, l’Auteur s’endort dès qu’il pose le citron sur l’oreiller, et d’ordinaire assez tôt, ça va lui changer la vie.
Bonne nuit mon chéri !
Goodnight already! Jory Jones (texte) & Benji Davies (illustrations), Harper Collins Children’s Books, 2015.
À partir de 4 ans, en anglais.
Dodsworth in New York
14 avril 2014 § Poster un commentaire
Dans les livres de Tim Egan, il y a ce canard zinzin, il est d’enfer ! C’est celui de Bill, l’éléphant qui tient le meilleur café restaurant de la ville. Ne me demandez pas quelle ville : si je le savais, je serais en train de déguster ses pancakes ou ses tartelettes, au lieu de prendre racine devant mon ordinateur.
J’ai rencontré Bill et son canard avec Ça va barder ! La scène où le canard bombarde les méchants tigres de soufflés au chocolat nous a tellement fait gondoler, mes putchs et moi, qu’ils m’ont réclamé ce livre au moins 3650 soirs de suite. Après quoi ils sont directement passés à Breaking Bad, encore une histoire où ça barde.
Quelle ne fut pas ma joie de découvrir que le canard a fait son come back !
Ce cinglé embarque en loucedé dans la valise de Dodsworth, venu petit déjeuner chez Bob avant de prendre le train pour New York… d’où il gagnera Paris et Londres. Un petit roman par capitale ? Yum yum ! J’ai aussi sec ébouriffé mon budget culturel pour m’approvisionner en canard, remisant sous mon lit Les moralistes du XVIIe, ouvrage vivement recommandé par l’Auteur.
Mes tigrounets, Creazy duck n’a pas changé. Il passe son temps à faire des bêtises, bombarde les gens de pancakes, de pain, de pop corn, d’avions en papier (enfin, en euros) et de fléchettes… Il s’échappe, se perd, voyage en train, en bateau, en ballon… Et de Brooklyn Bridge à Buckingham Palace, en passant par Notre-Dame de Paris où il sonne les cloches avec un drôle de bossu, Coin-Coin met un souk pas possible. Dodsworth lui colle au train en essayant de rattraper le coup. Duo mal assorti, comparse excentrique, situations farfelues, rebondissements imprévus : la parfaite screwball comedy à l’ancienne, mais à l’encre et à l’aquarelle. Tim Egan a une imagination aussi cinglée que son canard et ses dessins sont fantastiques.
Alors j’en vois qui ronchonnent parce que c’est en anglais. Allô les éditeurs ? Il y a un canard à adopter par ici !
Dodsworth in New York, Dodsworth in Paris et Dodsworth in London, Tim Egan, Houghton Mifflin Harcourt, 2007 – 2008 – 2009.
À partir de 6 ans, et jusqu’à beaucoup plus en guise de consolation à la fin de Breaking Bad.
Ah tiens, on me signale en régie que Dodsworth et son caneton ont aussi visité Rome et Tokyo. Crotte ! Les moralistes du XVIIe n’ont pas fini d’attendre.
Sans oublier : Ça va barder ! Tim Egan, Bayard éditions, 1999. Malheureusement épuisé, mais on le trouve d’occasion.