Diabolo menthe
21 juillet 2014 § 4 Commentaires
Il y a ce film qui parle de l’adolescence.
Quand je l’ai vu, j’avais pile l’âge de son héroïne, Anne.
Je m’étais totalement identifiée à elle.
J’avais un frère aussi prévenant que sa sœur. Moi aussi j’étais la plus petite. Tout le monde le trouvait formidable. Il prétendait que je n’existait pas. Interdiction de rentrer dans sa chambre, d’emprunter ses disques, de toucher à sa guitare, de parler à ses copains…
J’étais en quatrième, je me sentais insouciante, désespérée, heureuse, malheureuse.
Et surtout complètement incomprise (par ma famille).
J’allais dans une école de filles. On portait des blouses avec notre nom brodé dessus.
Les profs étaient tarées à part celle d’anglais.
J’étais pas fan quand mes parents voulaient les rencontrer.
Je ressemblais à une sauterelle, zéro nichon à l’horizon.
Mes copines étaient marrantes et rebelles. Heureusement qu’elles étaient là !
J’ai fait tapisserie à ma première boum. Mais ouf pas jusqu’au bout.
Je me suis acheté des clopes, je me suis disputée, réconciliée. Moi aussi j’ai piqué du parfum et je ne sais pas ce qui m’avait prise. J’ai joué dans une pièce de théâtre, fait des émaux, du skate, adopté un chien, détesté le latin, séché la gym, coupé les cheveux d’Anne-Laure P. qui voulait une frange et qui a eu un escalier, il s’est passé plein de trucs pendant toute l’année. Et en juillet je me suis retrouvée en vacances en famille.
À la fin du film, j’étais trop émue. J’ai demandé à mes ados si ça leur avait plu. Ils ont levé les yeux de leurs Ipod et ils ont dit : – Ouais cool.
Puis l’ado n° 2 a dit à son frère : – Tu sais que si tu mets un glaçon dans ton Coca et que tu aspires dessus avec une paille, ça fait un trou dans le glaçon ?
L’autre a dit : – Non ?!
Ils m’ont plantée à là pour tenter l’expérience. Je me suis retrouvée seule avec mon Diabolo Menthe.
Et j’ai compris que ça ne changerait jamais.
Diabolo menthe, un film de Diane Kurys, 1977.
Lousse, Noche et Bum vs le Festival de l’Adolescence
28 juin 2014 § Poster un commentaire
Désolée mes dragées, je me suis un peu absentée. C’est parce que j’étais en plein Festival de l’Adolescence.
Hou, c’était trépidant. Je ne me suis pas ennuyée une seconde. Un vrai feu d’artifice. Pour tout vous dire, hier on a eu le bouquet final : battle d’eau de Javel ! Youhou soyons fous…
(Ok, c’était pendant une soirée à laquelle l’ado n°2 n’aurait PAS dû aller vu qu’il est privé de tout ces jours ci. Mais bon parfois on craque, on veut être sympa. Et leur éviter de s’évader par le balcon, surtout qu’ici ça fait haut).
La battle de Javel avec aspersion intégrale est l’un des rares cas où la copine de l’ado n’hésite pas à appeler au secours les parents de l’ado. « Venez vite, il y a urgence : on a dû jeter tous ses vêtements et il peut quand même pas rentrer tout nu. »
Heureusement ils sont nuls ces jeunes, ils visent très mal. Du coup on n’a pas été obligé d’échanger l’ado en magasin contre un autre moins récuré des muqueuses. Tant mieux. Vu qu’il n’est plus sous garanti, ça m’aurait coûté une fesse.
Pour remercier la copine de l’ado, j’ai promis de fournir le White Spirit et les allumettes pour la prochaine Fiestabomba.
Tout ça pour dire que : j’échange un lot de 2 ados contre une petite Lousse. Doudous escargot et éléphant bienvenus.
Je ne sais pas pourquoi, ce Festival de l’Adolescence à Javel-les-Bains m’a donné des envies de légèreté, de tendresse, de balançoires, de cornets de frites, d’amis imaginaires, de tour du monde pour rire et de pains au chocolat. Tout ce dont Alex Cousseau m’a soudain rendue nostalgique. L’enfance, quoi. Et si en prime je peux me balader dans l’univers de Candice Hayat (qui ne connaît pas le délavage à l’hypochlorite de sodium), je serai bien contente.
Bum et Noche s’endorment. Lousse entend son cœur et le leur. Leurs trois cœurs battent exactement en même temps. Tic-tac, flip-flap, bloup…
NB : Le lot d’ados sera fourni avec toute la panoplie (slims, caleçons apparents, chaussettes trouées, coups de fil du principal, compète de grasses-mat’, surboums et matchs de foot). En revanche, sans la notice explicative qui s’est égarée dans le bazar de leur chambre à coucher.
Lousse, Noche et Bum, Alex Cousteau (textes) & Candice Hayat (illus), Autrement Jeunesse, 2011
À partir de 3 ans.














