La vie selon Miss Moon
18 mars 2016 § 22 Commentaires
Ciao, les rognons ! Me revoilou après 6 canards, 3 livres, 4 scripts, 57 buches, 8 rencontres, 12 retrouvailles, beaucoup trop de frites et de gâteaux…
Et quelques trésors.
Allez, hop, au hasard, Miss Moon, croisée dans le quartier jeunesse de ma librairie préférée à Paris.
Wilhemina Moon est une gouvernante très très super chic.
Elle vit sur une petite île perdue au large des côtes françaises, avec son singe Mitford, Pétunia le bouledogue français et 67 chiens de toutes formes, tailles, couleurs et caractère dont elle a la garde.
Soixante sept !
(Et l’auteur qui rechigne à adopter un teckel !)
Elle leur enseigne bonne éducation et secrets d’une vie très très super chic.
Si seulement mes ados étaient des clebs…
Zou, chez Miss Moon, deux mois de colo bonnes manières !

Lesson 3. Respect the property of others. (Ange, rends moi mon chargeur !!!)
Hélas.
Au cas où vous auriez des messages subliminaux à faire passer à votre entourage, je vous recommande d’échanger téléphones et tablettes contre cet album cocasse et fantasque, ni vu ni connu.
Car comme le dit miss Moon (lesson 7) :

Never stop learning. (Surtout si tu passes le bac français, suivez mon regard !)

Lesson 16. Practice the art of conversation: listen more than you speak. (Ha !)
Et si comme moi vous tombez amoureux de miss Moon, vous pouvez l’inviter chez vous via la boutique de sa créatrice, Janet Hill.
Un petit dernier pour la route ? Ma leçon préférée :

Lesson 6. A good book will chase away the dark.
Miss Moon, wise words from a dog governess, Janet Hill, Tundra Books 2016
À partir de 6 ans.
Pas de panique, petits veinards : le livre a déjà été traduit en français par une maison d’édition canadienne qui publie, parait-il, des livres insolites.
Mademoiselle Moon, gouvernante de chiens, Les éditions Marchands de feuilles, 2014
Un cube rouge
11 février 2016 § 21 Commentaires
Ma copine Janik a ENCORE publié un livre avec Bernard Duisit.
Calmez vous, madame, je n’arrive pas à suivre.
Bon alors j’ai beau être un chouilla débordée (dans la famille Mémoire-qui-flanche, on demande une ébouriffée pour gérer mamie alzheimer, papy avc et ado complètement dingo), ce Cube rouge, je vous le prête, les coquelicots.
Si si, prenez le !
J’ai pas des masses envie de parler du livre, parce que je n’arriverai pas à dire à quel point il est beau, surprenant, drôle, malin, avec un petit grain. Comme ma copine Janik, quoi.
Et puis maintenant vous me connaissez, vous savez que si je vous propose d’aller voir Le cube rouge pour découvrir ce qu’il y a dedans, ça vaut.
Alors que Janik, si ça se trouve vous ne la connaissez pas, alors que moi si.
Le mot qui me vient à l’esprit quand je pense à elle, c’est : élégance. Elle est chic, Janik, quoique discrète de fringue car elle s’arrange toujours pour porter des robes délicieuses mais c’est elle qu’on remarque, pas la robe.
Et chic de cœur, chic d’humour, chic de talent, de canapé, de chaussettes, de tout ce que je sais d’elle en fait.
Le cube rouge, un livre pop up de Janik Coat & Bernard Duisit, texte de Sophie Strady, Éditions Hélium, 2015
À partir de 3 ans.
En dédicace ce samedi aux Cousins d’Alice rue Daguerre à Paris, de 11h à 13h
Virginia le loup
9 mars 2015 § 10 Commentaires
Virginia sombre dans une humeur noire, noire, noire et poilue, avec de grandes dents.
Virginia va si mal qu’elle se transforme en loup.
Un loup avec un gros chagrin. Malheureux, râleur, tyrannique.
Sa sœur Vanessa voudrait tant l’aider.
Mais comment l’emmener au pays des fleurs aux fruits dont rêve Virginia, s’il n’existe pas ?
Armée d’amour et de sa boîte à bricolage, Vanessa fabrique cet endroit parfait où Virginia pourra faire entrer ses histoires…

« Je suis les saisons, je le crois parfois, janvier, mai, novembre ; la boue, la brume, l’aurore. » (Les vagues)
J’ai fait entrer l’extérieur à l’intérieur. J’ai peint des pétales flottants qui avaient des airs de confettis. Ma sœur s’est assise dans son lit et m’a aidée.

« Il y a des arbres que j’aime ; le cerisier avec ses boules transparentes de gomme sur l’écorce… » (Les vagues)
C’est ainsi qu’imaginant Bloomsberry le pays des fleurs aux fruits, Vanessa sauve sa petite sœur Virginia d’une crise de mélancolie sauvage et dévastatrice.
Une histoire poétique, douce et puissante de Kyo Maclear, portée par les extraordinaires dessins d’Isabelle Arsenault – que je vénère comme chacun sait.
Virginia Wolf, Kyo Maclear (texte) & Isabelle Arsenault, Éditions de la Pastèque 2012
Y’a pas d’âge (pour se consoler d’un gros chagrin) !
Et aussi : Les Vagues, Virginia Woolf, traduit par Michel CUSIN, Gallimard, collection Folio Classique, 2012
Délicieuse présentation de l’album, en anglais :
Madeline, 75 ans et toujours l’appendicite
18 février 2015 § 12 Commentaires
Madeline est une petite fille qui vit en pension à Paris, avec onze autres fillettes, sous la houlette de miss Clavel.
In an old house in Paris that was covered with vinesLived twelve little girls in two straight lines.
Pour rigoler, elle oblige les élèves à se balader la nuit.
En vrai elle est gentite comme disait autrefois le futur ado n°2. Et quand Madeline se fait opérer, elle emmène ses copines lui rendre visite.
Depuis 75 ans, ce livre fait rêver les enfants qui, comme moi, n’ont jamais eu l’appendicite.
Je n’ai pas eu non plus d’appareil dentaire malgré mes réclamations, contrairement à ma copine Hélène Mandale. Ni de points de suture comme Catherine Plumeau. Ni de plâtre malgré les innombrables cascades réalisées dans la grande descente du collège avec le skate de Sandrine Lebel qui, elle, en a eu deux (de plâtre). Moi qui rêvais de me distinguer.
Ok depuis je me suis consolée avec l’ado n°2 qui a mis un point d’honneur à nous faire visiter les urgences sous des prétextes fantaisistes allant de l’ingestion de billes à l’enfoncement crânien, en passant par l’écrabouillage de doigt, le pétage de nez, la fracture de tibia en biseau, l’élagage lingual, la dispersion dentale et 47 centimètres de raccommodages divers et variés.
Madeline, battue à plate couture.
Madeline, Ludwig Bemelmans, Penguin Young Readers Group 2014.
Dès les premiers rafistolages, vers 3 ans. In english. (Une édition française chez lutin poche de l’École des loisirs)
L’édition anniversaire vient avec un pop up de Paris tout kinou où la tour Eiffel s’est installée près de Notre Dame. Excellente idée si on considère le temps que les touristes souhaitant visiter ces deux monuments vont gagner en transport.
Lousse, Noche et Bum vs le Festival de l’Adolescence
28 juin 2014 § Poster un commentaire
Désolée mes dragées, je me suis un peu absentée. C’est parce que j’étais en plein Festival de l’Adolescence.
Hou, c’était trépidant. Je ne me suis pas ennuyée une seconde. Un vrai feu d’artifice. Pour tout vous dire, hier on a eu le bouquet final : battle d’eau de Javel ! Youhou soyons fous…
(Ok, c’était pendant une soirée à laquelle l’ado n°2 n’aurait PAS dû aller vu qu’il est privé de tout ces jours ci. Mais bon parfois on craque, on veut être sympa. Et leur éviter de s’évader par le balcon, surtout qu’ici ça fait haut).
La battle de Javel avec aspersion intégrale est l’un des rares cas où la copine de l’ado n’hésite pas à appeler au secours les parents de l’ado. « Venez vite, il y a urgence : on a dû jeter tous ses vêtements et il peut quand même pas rentrer tout nu. »
Heureusement ils sont nuls ces jeunes, ils visent très mal. Du coup on n’a pas été obligé d’échanger l’ado en magasin contre un autre moins récuré des muqueuses. Tant mieux. Vu qu’il n’est plus sous garanti, ça m’aurait coûté une fesse.
Pour remercier la copine de l’ado, j’ai promis de fournir le White Spirit et les allumettes pour la prochaine Fiestabomba.
Tout ça pour dire que : j’échange un lot de 2 ados contre une petite Lousse. Doudous escargot et éléphant bienvenus.
Je ne sais pas pourquoi, ce Festival de l’Adolescence à Javel-les-Bains m’a donné des envies de légèreté, de tendresse, de balançoires, de cornets de frites, d’amis imaginaires, de tour du monde pour rire et de pains au chocolat. Tout ce dont Alex Cousseau m’a soudain rendue nostalgique. L’enfance, quoi. Et si en prime je peux me balader dans l’univers de Candice Hayat (qui ne connaît pas le délavage à l’hypochlorite de sodium), je serai bien contente.
Bum et Noche s’endorment. Lousse entend son cœur et le leur. Leurs trois cœurs battent exactement en même temps. Tic-tac, flip-flap, bloup…
NB : Le lot d’ados sera fourni avec toute la panoplie (slims, caleçons apparents, chaussettes trouées, coups de fil du principal, compète de grasses-mat’, surboums et matchs de foot). En revanche, sans la notice explicative qui s’est égarée dans le bazar de leur chambre à coucher.
Lousse, Noche et Bum, Alex Cousteau (textes) & Candice Hayat (illus), Autrement Jeunesse, 2011
À partir de 3 ans.
Le roi des oiseaux
6 mai 2014 § Poster un commentaire
Connaissez vous le conte du roitelet, les boutons d’or ? Comme tant d’autres, il nous est parvenu par l’entremise des frères Grimm.
Avec Le roi des oiseaux, Gwendal Le Bec en donne une version toute personnelle qui ne s’intéresse qu’à la première partie du conte. Alors, c’est quoi le message ? Pas que le mérite est récompensé en tous cas, ni les gros becs. Plutôt la chance ou le culot. L’on en déduira que cet album parle au jeune lecteur, sans faux semblants, de la vraie vie.
L’histoire, grosso modo, c’est les oiseaux qui décident de se choisir un roi. Là je vous le donne en mille, ils ont une méthode infaillible : « Hé les cui-cui, on n’a qu’à prendre celui qui vole le plus près du soleil et puis c’est marre. » Déjà, pas de bol pour ceux qui ont zéro chance de décoller. Les dindons peuvent aller se remplumer.
En même temps on ne va pas demander aux canaris de nous donner des leçons de démocratie. Ceux qui avaient planifié un café philopolitique à l’issue de la lecture opteront avec profit pour La république de Platon. Mais après ils ne viendront pas se plaindre qu’on leur a carotté la double page d’imitations.
À ce propos, les parents sensibles de la feuille garderont des bouchons d’oreilles à portée de tympan. Parce que là, ça peut vite déraper et virer au dawa :
Gwendal Le Bec s’est bien éclaté à dessiner ses piaferies.
La mêlée emplumée ébouriffe soudain sa sobre bichromie. Youpi ! (Non mais qu’écris-je ?)
L’aventure n’oubliant ni la chouette, ni le hibou, ni la pie, ni personne, on suit avec enthousiasme son élan débordant, pour filer jusqu’au soleil dans le sillage de l’aigle. Gros suspens… À la fin, on découvre qui a gagné. Ce qui est d’un intérêt capital.
Si.
Ce matin tandis que je promenais le chien, un gros corbeau perché sur une poubelle m’a carrément insultée. L’autre ! Je suis direct allée le crouaker au roi des oiseaux. J’en connais un qui va se faire relifter les plumettes.
Le roi des oiseaux, Gwendal Le Bec, Albin Michel Jeunesse, 2011
Kiki et Rosalie
9 mars 2014 § Poster un commentaire
Après la mort de son mari, Rosalie s’ennuie devant la télé. Alors son fils lui achète Kiki, un chiot rigolo. Entre ces deux-là, coup de foudre. Rien d’étonnant, car Kiki, il est super : il rigole. Et Rosalie rigole aussi. Sauf que Kiki grandit beaucoup, il devient maladroit. Ça n’est pas grave jusqu’au jour où, après une gaffe plus grosse que lui, pétition des voisins. Coup de tonnerre et avis de tempête : Kiki se retrouve à la fourrière. Les deux amis sont séparés.
Là, préparez vos mouchoirs parce que Rosalie déménage aussi : son fils la met dans une maison de retraite. Revoilà l’ennui et la télévision. Et ça dure…
Les jours et les années passent. Temps variable, soleil, averses et gelées matinales.
Des années ?! Non mais Ronan, au secours… Pourquoi tu nous racontes des choses aussi tristes ? Parce que la vie est triste parfois, mes petits caniches. Et dans ces moments-là, autant rester fidèle à ceux qu’on aime. Qui sait si le vent qui joue avec cette feuille ne l’emportera pas à l’autre bout de la ville, chatouiller la truffe d’un vieil ami ? Rassurez-vous, Ronan Badel n’abandonne pas Kiki et Rosalie. Après la solitude et le chagrin, la joie revient. Un malicieux rebondissement réunit ce couple improbable et fantaisiste. À la fin, promis juré, c’est grand soleil et bonheur garanti ! D’ailleurs, maintenant qu’ils ont emménagé parmi mes livres favoris, Kiki et Rosalie sont à l’abri pour la vie.
Kiki et Rosalie, Ronan Badel, Sarbacane, 2013
À partir de 5 ans mais en fait c’est bien tout le temps.