Un Goûter en forêt
23 février 2015 § 13 Commentaires
Février, pour peu qu’il neige, le mois idéal pour un goûter en forêt.
J’en vois qui doutent dans le fond ?
C’est qu’ils n’ont pas encore lu ce délicieux album d’Akiko Miyakoshi.
Quand Kikko se réveille ce matin-là, tout est blanc dehors. Son père se met en route pour déblayer la neige devant la maison de Grand-Mère.
Comme certain petit chaperon, Kikko s’engouffre dans les bois un gâteau à la main. Quelle est cette silhouette qu’elle suit, croyant voir son papa ? Pas celle du grand méchant loup, ouf, mais le suspens est intense.
Une forêt ensorcelée où flotte le souvenir de Blondine et Beau Minon, des dessins au fusain et aux crayons de couleur, et un goûter enchanté encore plus fantastique qu’un thé chez le Chapelier fou…
Tout finit par un joli secret.
À feuilleter ici…
Un goûter en forêt, Akiko Miyakoshi, Syros 2011.
Dès 4 ans.
La clé d’or
20 janvier 2015 § 2 Commentaires
« Un hiver, alors que le pays entier était recouvert de neige, on envoya un pauvre garçon chercher du bois. Avant même d’en avoir ramassé et d’avoir chargé sa luge, il était déjà gelé comme une grive. Il se dit alors qu’avant de rentrer à la maison, il allait allumer un petit feu pour se réchauffer.
Il écarta la neige et, en tâtonnant par terre, il trouva une petite clef d’or. Une clef n’est jamais loin d’une serrure, se dit-il. Il commença à gratter de plus en plus profondément et, en effet, il découvrit une petite boîte en fer. Pourvu que la clef puisse l’ouvrir, pensa-t-il, elle contient certainement des objets de grande valeur. Il chercha le trou de la serrure mais ne le trouva pas ; il finit toutefois par le découvrir ; mais le trou était si petit que le garçon avait failli ne pas le voir. Il essaya la clef et, par bonheur, c’était la bonne.
Il la fit tourner une fois – et maintenant, nous devons attendre qu’il ouvre complètement et qu’il soulève le couvercle ; ce n’est qu’après que nous saurons quels trésors il a trouvés dans la boîte. »
Jacob et Wilhem Grimm

Andrea Dezsö in The Original Folk and Fairy Tales of the Brothers Grimm.
Contes pour les enfants et la maison, Jacob & Wilhem Grimm, José Corti Éditions, 2009
The Original Folk and Fairy Tales of the Brothers Grimm, Jacob & Wilhelm Grimm, Illustrated by Andrea Dezsö, Princeton University Press, 2015
Pierre et le loup selon Suzie
14 novembre 2014 § 6 Commentaires
Connaissez-vous ce film, mes pistils ?
Il est fantastique !
Bien que que le futur ado n°2 se soit fracassé le crâne sur la table basse en essayant d’aider le canard la première fois qu’il l’a vu, mais c’est une autre histoire.
C’est chouette d’avoir des enfants en bas âge, on peut se taper plein de films géniaux sans avoir à s’expliquer.
L’autre solution, c’est de se mettre à écrire pour les enfants. Du coup quand l’Auteur rentre du taf et vous surprend en plein Ratatouille, vous lui tenez la dragée haute : « Tu permets ? C’est pour mon boulot. » Pan dans les dents !
Alors ceux qui ont zéro excuse, je leur en sert une toute cuite : ce film a obtenu le grand prix du festival d’Annecy, et un oscar du meilleur court métrage d’animation.
Les films primés, ça marche bien avec la dragée haute.
Suzie Templeton a concocté cette pépite en stop motion, sans dialogue pour plus de… sauvagerie ?! Alors attention aux petits canetons, parce que ça fait un peu peur, et du chagrin aussi.
Je profite de ce billet pour lancer un appel : Suzie, mes enfants ont grandi, mais j’ai plein d’excuses pour regarder vos films en mangeant des dragées. Alors n’hésitez pas, envoyez la sauce !
PS : Si mes ados connaissent aujourd’hui un brin de musique classique, c’est bien grâce à vous et un point c’est tout. ❤
Pierre et le loup, un film de Suzie Templeton d’après l’œuvre de Prokofiev, Les films du préau 2009. À partir de pas tout petit, je dirais 7 ans pas avant.
Le roi des oiseaux
6 mai 2014 § Poster un commentaire
Connaissez vous le conte du roitelet, les boutons d’or ? Comme tant d’autres, il nous est parvenu par l’entremise des frères Grimm.
Avec Le roi des oiseaux, Gwendal Le Bec en donne une version toute personnelle qui ne s’intéresse qu’à la première partie du conte. Alors, c’est quoi le message ? Pas que le mérite est récompensé en tous cas, ni les gros becs. Plutôt la chance ou le culot. L’on en déduira que cet album parle au jeune lecteur, sans faux semblants, de la vraie vie.
L’histoire, grosso modo, c’est les oiseaux qui décident de se choisir un roi. Là je vous le donne en mille, ils ont une méthode infaillible : « Hé les cui-cui, on n’a qu’à prendre celui qui vole le plus près du soleil et puis c’est marre. » Déjà, pas de bol pour ceux qui ont zéro chance de décoller. Les dindons peuvent aller se remplumer.
En même temps on ne va pas demander aux canaris de nous donner des leçons de démocratie. Ceux qui avaient planifié un café philopolitique à l’issue de la lecture opteront avec profit pour La république de Platon. Mais après ils ne viendront pas se plaindre qu’on leur a carotté la double page d’imitations.
À ce propos, les parents sensibles de la feuille garderont des bouchons d’oreilles à portée de tympan. Parce que là, ça peut vite déraper et virer au dawa :
Gwendal Le Bec s’est bien éclaté à dessiner ses piaferies.
La mêlée emplumée ébouriffe soudain sa sobre bichromie. Youpi ! (Non mais qu’écris-je ?)
L’aventure n’oubliant ni la chouette, ni le hibou, ni la pie, ni personne, on suit avec enthousiasme son élan débordant, pour filer jusqu’au soleil dans le sillage de l’aigle. Gros suspens… À la fin, on découvre qui a gagné. Ce qui est d’un intérêt capital.
Si.
Ce matin tandis que je promenais le chien, un gros corbeau perché sur une poubelle m’a carrément insultée. L’autre ! Je suis direct allée le crouaker au roi des oiseaux. J’en connais un qui va se faire relifter les plumettes.
Le roi des oiseaux, Gwendal Le Bec, Albin Michel Jeunesse, 2011