Diabolo menthe
21 juillet 2014 § 4 Commentaires
Il y a ce film qui parle de l’adolescence.
Quand je l’ai vu, j’avais pile l’âge de son héroïne, Anne.
Je m’étais totalement identifiée à elle.
J’avais un frère aussi prévenant que sa sœur. Moi aussi j’étais la plus petite. Tout le monde le trouvait formidable. Il prétendait que je n’existait pas. Interdiction de rentrer dans sa chambre, d’emprunter ses disques, de toucher à sa guitare, de parler à ses copains…
J’étais en quatrième, je me sentais insouciante, désespérée, heureuse, malheureuse.
Et surtout complètement incomprise (par ma famille).
J’allais dans une école de filles. On portait des blouses avec notre nom brodé dessus.
Les profs étaient tarées à part celle d’anglais.
J’étais pas fan quand mes parents voulaient les rencontrer.
Je ressemblais à une sauterelle, zéro nichon à l’horizon.
Mes copines étaient marrantes et rebelles. Heureusement qu’elles étaient là !
J’ai fait tapisserie à ma première boum. Mais ouf pas jusqu’au bout.
Je me suis acheté des clopes, je me suis disputée, réconciliée. Moi aussi j’ai piqué du parfum et je ne sais pas ce qui m’avait prise. J’ai joué dans une pièce de théâtre, fait des émaux, du skate, adopté un chien, détesté le latin, séché la gym, coupé les cheveux d’Anne-Laure P. qui voulait une frange et qui a eu un escalier, il s’est passé plein de trucs pendant toute l’année. Et en juillet je me suis retrouvée en vacances en famille.
À la fin du film, j’étais trop émue. J’ai demandé à mes ados si ça leur avait plu. Ils ont levé les yeux de leurs Ipod et ils ont dit : – Ouais cool.
Puis l’ado n° 2 a dit à son frère : – Tu sais que si tu mets un glaçon dans ton Coca et que tu aspires dessus avec une paille, ça fait un trou dans le glaçon ?
L’autre a dit : – Non ?!
Ils m’ont plantée à là pour tenter l’expérience. Je me suis retrouvée seule avec mon Diabolo Menthe.
Et j’ai compris que ça ne changerait jamais.
Diabolo menthe, un film de Diane Kurys, 1977.
Je te l’avais bien dit, Siegfried
8 juillet 2014 § 4 Commentaires
J’ai passé trois jours dans une ville où il y a une rue de l’Écureuil. C’est pas chou ?
Il y avait un marché aux puces. J’ai acheté un album vintage de Ludmila Jirincova : Le lac des cygnes.
Je suis tombée amoureuse de l’illustration avec le diabolique enchanteur Rothbart. Ce type a toujours été mon personnage de ballet préféré.
Je suis donc repartie avec mon livre, que j’ai beaucoup lu depuis mais que les illustrations.
Le texte me disait moyen. Il avait l’air oufa et multi-alambiqué. C’est souvent le cas avec cette histoire. Ça parle d’un cygne-princesse et d’une princesse-cygne, tout le monde les confond. Comme personne ne sait ce qui s’est vraiment passé, ça se termine à chaque fois n’importe comment.
Sauf que l’autre jour, par inadvertance, j’ai lu le texte. Bigre de dondaine, mes poulets, ça m’a bien plu. Cette version est fort instructive.
Oyez, oyez. La reine dit à son fils de se choisir une princesse. Il dit que merci bien, il préfère chasser. Sa mère dit qu’elle organise un bal pour qu’il trouve chaussure à son pied. Il dit que d’accord, on va faire comme ça, mais là il part chasser avec ses potes. (N’oublions pas que nous avons affaire à un ado, son cerveau n’est donc pas complètement bien irrigué). La reine lève les yeux au ciel. Elle dit qu’il ferait mieux de ranger sa chambre. Alors il dit que crotte, si c’est comme ça, elle pourra la choisir elle-même (la princesse). Tope là ! dit la reine.
J’ai trouvé ça très réaliste. On retrouve bien la matrice d’une conversation mère/ado, à condition de remplacer « choisir une princesse » par « t’acheter un nouveau pull », « chasser » par « manger un kebab » et « un bal » par « une virée shopping ».
J’ai ADORÉ le passage où le prince dit à sa mère :
Très bien, si tel est votre désir, je vous obéirai.
Même si c’était moins réaliste du coup.
En fait ce gourgandin enfume sa mère. On la voit se démener le soir du bal, elle lui présente primo une brune espagnole, deuxio une blonde italienne, troisiémo une certaine Ira von Beck. Mais il n’en fait qu’à sa tête et choisit n’importe qui.
Tout va très mal se passer, évidemment.
À la fin, c’est la pagaille et sa merveilleuse mère lui dit : je te l’avais bien dit !
Houlà, la pertinence de cette réplique m’a une fois de plus éblouie.
Dommage que le Conseil Supérieur de la Famille (présidé par l’Auteur qui en est le membre unique depuis mon exclusion pour recrachage de lait intempestif un jour qu’il me faisait rire en grondant le chat) m’ait interdit de prononcer cette phrase, sous prétexte que j’ai utilisé tout le stock disponible avant que mes enfants perdent leurs dents de lait. Si je le dis encore, je serai transformée en statue de sel.
Je ne suis pas certaine que le Conseil soit capable d’un tel sortilège, toutefois prudence est mère de sûreté. (Ma mère me l’a bien dit.)
Du coup j’ai semé l’album dans les 12000 bd que mes ados ont entassées sur le sol de leur chambre pour se rapprocher du plafond.
S’il y a une panne d’Internet suffisamment longue, qu’une paralysie des doigts les empêche d’envoyer leurs 300 sms quotidiens, qu’un cambrioleur emporte la télé et que les Aliens débarquent, ils finiront peut-être par tomber dessus en creusant une tranchée entre les lits.
Et ils découvriront la phrase magique :
Très bien, si tel est votre désir, je vous obéirai, ma merveilleuse mère.
Ok, j’ai rajouté deux trois mots à la fin pour être sûre qu’ils comprennent.
Signé The Merveilleuse. (Aka : Je te l’avais bien dit, gros nigaud !)
Le Lac des Cygnes, conté par Kamil Bednar & illustré par Ludmila Jirincova, Gründ 1968. À chiner d’occasion près de la rue de l’Écureuil.
Fabrique ton costume de Fantômette
2 juillet 2014 § 7 Commentaires
Je voulais vous parler du Lac des cygnes, mes saucisses, mais il m’est arrivé un truc incroyable.
Je me suis retrouvée assise à côté de Claire Lhermey. Ta-da !
Je faisais une signature et ça se bousculait pas au portillon, alors pour tuer le temps j’ai espionné la came de la concurrence. La fille à côté signait des bouquins au nom de Claire Lhermey. Claire Lhermey ?! Les yeux me sont sortis de l’orbite.
Comme elle faisait très très jeune, je me suis dit : ho là là calmos, ça ne peut quand même pas être the Claire Lhermey ?
Finalement j’ai pris mon courage à deux mains, je lui ai demandé si elle était bien the Claire Lhermey. Non mais dites donc figurez vous que c’était totalement elle.
J’étais assise à côté de la fille qui a dessiné Fantômette et la maison hantée !
Mon Fantômette préféré au monde.
Celui dont j’ai tellement adorissolé les dessins que j’ai attrapé une fantômite aiguë et découpé la robe de soirée de ma mère pour me fabriquer une cape. Même que la mamma n’était pas contente. Elle a essayé de me faire un lavage de cerveau avec les Aventures d’Alice Roy afin de sauver le reste de sa garde-robe.
J’ai dit à Claire Lhermey que je n’étais guère satisfaite. Car après avoir illustré ce fantastique Fantômette, elle est passée à autre chose. Alors qu’on attendait la suite. (C’est Josette Stefani qui a continué mais bon.)
J’ai dit à Claire Lhermey que du coup je suis restée scotchée sur son livre. Que du coup je l’ai relu 3000 fois. Que du coup j’ai fait des études d’Histoire des Arts. (Pour ceux qui ont des lacunes, c’est l’épisode où 3 toiles du célèbre Popovitch disparaissent du musée de l’Art du Futur à la barbe de tout Framboisy alors j’ai hésité avec un cursus de détective ou de cambrioleuse.)
Que du coup aujourd’hui j’écris des livres pour les enfants. Mais là, ok, c’est un peu aussi la faute à Georges Chaulet.
Tout ça alors que j’aurais pu devenir : the First Femme Président des États Unis d’Amérique.
Ou prix Nobel de physique.
Ou acrobate.
J’espérais lui faire honte mais non. Elle a trouvé ça tout à fait marrant. C’est pas grave, Claire, je lui pardonne tout. Elle écrit et peint des livres ébouriffants.
Mais quand l’Auteur frimera parce qu’il a fait visiter le musée du Louvre à Michael Jackson, je lui tiendrai la dragée haute. Moi j’ai passé deux heures à papoter avec Claire Lhermey.
Maintenant il ne me reste plus qu’à rencontrer Popovitch !
Fantômette et la maison hantée, Georges Chaulet (texte) & Claire Lhermey (illus), la bibliothèque rose, à dénicher d’occase.
NB : et planquez vos robes de soirée, les mamans.
Lousse, Noche et Bum vs le Festival de l’Adolescence
28 juin 2014 § Poster un commentaire
Désolée mes dragées, je me suis un peu absentée. C’est parce que j’étais en plein Festival de l’Adolescence.
Hou, c’était trépidant. Je ne me suis pas ennuyée une seconde. Un vrai feu d’artifice. Pour tout vous dire, hier on a eu le bouquet final : battle d’eau de Javel ! Youhou soyons fous…
(Ok, c’était pendant une soirée à laquelle l’ado n°2 n’aurait PAS dû aller vu qu’il est privé de tout ces jours ci. Mais bon parfois on craque, on veut être sympa. Et leur éviter de s’évader par le balcon, surtout qu’ici ça fait haut).
La battle de Javel avec aspersion intégrale est l’un des rares cas où la copine de l’ado n’hésite pas à appeler au secours les parents de l’ado. « Venez vite, il y a urgence : on a dû jeter tous ses vêtements et il peut quand même pas rentrer tout nu. »
Heureusement ils sont nuls ces jeunes, ils visent très mal. Du coup on n’a pas été obligé d’échanger l’ado en magasin contre un autre moins récuré des muqueuses. Tant mieux. Vu qu’il n’est plus sous garanti, ça m’aurait coûté une fesse.
Pour remercier la copine de l’ado, j’ai promis de fournir le White Spirit et les allumettes pour la prochaine Fiestabomba.
Tout ça pour dire que : j’échange un lot de 2 ados contre une petite Lousse. Doudous escargot et éléphant bienvenus.
Je ne sais pas pourquoi, ce Festival de l’Adolescence à Javel-les-Bains m’a donné des envies de légèreté, de tendresse, de balançoires, de cornets de frites, d’amis imaginaires, de tour du monde pour rire et de pains au chocolat. Tout ce dont Alex Cousseau m’a soudain rendue nostalgique. L’enfance, quoi. Et si en prime je peux me balader dans l’univers de Candice Hayat (qui ne connaît pas le délavage à l’hypochlorite de sodium), je serai bien contente.
Bum et Noche s’endorment. Lousse entend son cœur et le leur. Leurs trois cœurs battent exactement en même temps. Tic-tac, flip-flap, bloup…
NB : Le lot d’ados sera fourni avec toute la panoplie (slims, caleçons apparents, chaussettes trouées, coups de fil du principal, compète de grasses-mat’, surboums et matchs de foot). En revanche, sans la notice explicative qui s’est égarée dans le bazar de leur chambre à coucher.
Lousse, Noche et Bum, Alex Cousteau (textes) & Candice Hayat (illus), Autrement Jeunesse, 2011
À partir de 3 ans.
Comment je me suis mise au football avec Poka et Mine
15 juin 2014 § 2 Commentaires
C’est quand même étonnant : un de mes fils est Fou de foot. Ça lui est venu d’un coup, avec l’adolescence. Avant il courait partout en agitant un bout de bois pour nous jeter des sorts (Stupéfix !). Et pouf ! L’apprenti sorcier s’est transformé en fan du Manchester United.
On dira ce qu’on voudra, un sort a dû rebondir quelque part et lui retomber dessus (le sort destiné au chien, pour qu’il apprenne enfin à courir après sa balle). L’Auteur a trouvé ça très drôle.
Pour l’inauguration du Mondial, le Fou de foot était en mode bigorneau, scotché sur la télé.
Il a dit : « Ça fait 4 ans que j’attends ça ! »
Il a dit : « Certes les Bleus n’ont pas un gros vécu international mais on peut compter sur la science tactique de Didier Deschamps. »
Il a dit : « J’ai invité mes copains parce que leurs mères, le foot, ça les saoule. »
Et l’interphone a commencé à sonner.
J’étais donc en hyper ventilation quand je me suis rappelé ce livre de Kitty Crowther. J’avais chougné à l’époque parce que Kitty Crowther est l’un de mes auteurs préférés au monde et ses Poka & Mine ma série favoritissime (si, on dit comme ça). Il y avait eu Poka & Mine au musée, au cinéma, au fond du jardin avec l’araignée qui apprend à tricoter… Sans parler de la fois où Mine achète de nouvelles ailes !
Et paf, Poka et Mine 2010 c’était foot. Pourquoi, pourquoi, pourquoi, ronchonnai-je ?
On me signale en régie que 2010 était déjà une année Coupe du monde. (Décidément ça revient encore plus vite que les Présidentielles, mais c’est mieux que dans l’autre sens car les candidats sont plus gouleyants.)
Pour protester, je l’avais à peine lu. J’ignorais que je le gardais pour plus tard. Autrement dit maintenant.
Le bol !
Alors que le Brésil marquait le premier but du Mondial contre sa propre équipe et qu’un tas d’excités hurlaient dans le salon en s’étranglant avec leurs sushis brésiliens (oui ça existe, c’est vert et jaune – mais c’est juste maintenant il parait), Mine m’a prise par la main pour m’entrainer dans son monde enchanté.
Mine veut faire du foot ! «Mais c’est un sport de garçon !» lui dit Poka.
«Oui, et alors ?»
Avec Mine et Poka, même le football devient merveilleux. Kitty Crowther aborde en douce le sexisme ordinaire et la nouillitude des garçons quand les filles enfilent des chaussures à crampon. Elle évoque la solitude, l’effort, la persévérance, et finit en beauté sur une jolie victoire. C’est émouvant, c’est excellent. Ça m’a réconciliée avec le foot. J’ai compris que je devais m’y mettre aussi.
Du coup j’ai décidé de supporter les Bleus et j’ai illico adopté un bulldog français.
L’Auteur a dit : « Merci Kitty ! » Et il a éteint la télé. Le Fou de foot et ses copains sont partis danser la samba chez une autre maman.
Poka & Mine : le football, Kitty Krowther, L’école des loisirs, 2010
À partir de 5 ans (et pour tous les hyperventilés du Mondial)
Et aussi :
Mousquetaires !
9 Mai 2014 § Poster un commentaire
Mordiou ! Le musée de l’Armée a présente une expo consacrée aux Mousquetaires, les plumeaux.
On y trouve des mousquets, des épées, des masques de fer, de vieilles pipes, des jeux de dé, l’armure de Louis XIII, celle de Richelieu, la panoplie de Gene Kelly en d’Artagnan… Et d’autres témoignages tout à fait ébouriffants sur ces gardes du roi, leur vraie vie et celle que leur inventa leur romanesque historiographe, Dumas père.
Il se trouve que je connais fort bien le sujet, ayant moi-même été mousquetaire.
Pas dans une vie antérieure, non, dans celle-ci.
J’ai embrassé cette carrière avec ferveur à l’âge de 4 ans – je m’en souviens comme si c’était hier – le jour où, profitant d’une absence de mon frère, je pus fouiner dans son coffre à jouets et faire main basse sur la rutilante panoplie de mousquetaire qu’il avait reçue à Noël. L’uniforme exerçait sur moi une méga fascination… Bien plus que le costume de princesse qu’on m’avait refilé et dont le diadème n’avait pas résisté à l’examen approfondi qu’un mien cousin lui avait fait subir, afin de déterminer par le feu si ses diamants étaient authentiques.
Quoique dépourvu de (faux) diamants, le costume de mousquetaire était wahou en diable.
Jugez plutôt : une large casaque bleue à manches ouvertes, marquée d’une croix blanche fleurdelysée, un gros baudrier en plastique avec une boucle dorée où accrocher l’épée (hélas, le mousquet n’était pas fourni, mais je n’étais pas assez versée dans la science étymologique pour m’en apercevoir)…
Et surtout, surtout, un grand feutre brun orné de la plus belle, la plus blanche et la plus ébouriffée des plumes. Au moindre souffle d’air, elle prenait vie.
J’aurais passé des heures à m’admirer en train de l’agiter tandis que je saluais mon reflet dans un miroir. Cette plume valait à elle seule qu’on périsse écrabousillé à Belle-Ile, dans l’éboulement tragique de la grotte de Locmaria.
Toutefois, j’avais autre chose à faire que des moulinets devant mon reflet, d’autant que le miroir en pied se trouvait dans la salle de bain de la Police des Princesses, laquelle n’était guère tolérante concernant mes emprunts à la garde robe de mon frère (son fils, pour ceux qui ne connaissent pas le contexte).
Je filai donc dans le jardin où, toute la journée, je m’exerçai à mon nouvel état. Je ferraillai hardiment contre la vigne vierge, poursuivis avec ardeur un corbeau, une armée de moineaux, et m’écorchai largement les genoux à cause de cette épée qui m’arrivait sous l’aisselle et dans laquelle je me prenais les pieds.
Ce fut si exaltant que même les (sévères) représailles de la Police des Princesse et la confiscation de mon équipement, plume comprise, pour restitution à son légitime propriétaire n’y firent rien.
Ayant goûté l’odeur de la poudre et l’ivresse de l’aventure, j’étais perdue à la cause des diadèmes. Comme l’a si bien dit Dumas père : mousquetaire un jour, mousquetaire toujours !
Ce fut le début d’une grande aventure qui, parfois, dure encore. Bientôt je sus lire, je découvris les tribulations de mes frères d’armes. Par chance, je m’aperçus à cette occasion que la littérature offre des costumes plus éclatants – quoique plus discrets – que le coffre à jouets de mon frère. Et inusables, ceux-là.
Mousquetaires ! au Musée de l’Armée à Paris, jusqu’au 14 juillet. Une exposition recommandée dès l’enrôlement, soit à partir de 4 ans. Pour préparer la visite, par ici le site.
À lire dès 8 ans : Les trois mousquetaires, Alexandre Dumas (texte) et Christel Espié (ill), Sarbacane, 2013 – un livre aux illustrations pleines de panache… mais hélas une version abrégée du texte.
Les ébouriffantes photos souvenirs de ma carrières sont extraites du film de George Sydney, Les trois mousquetaires, 1948.
Ma fuite à moi des Plombs (de Venise)
2 Mai 2014 § Poster un commentaire
Hier soir je regardais La nuit de Varennes, les écureuils. Enfin en partie seulement, parce qu’arrivé à la moitié l’Auteur a décidé qu’il était en train de s’endormir et on a tout éteint.
Il faut dire qu’avec la panne du lecteur dvd, on a largement perdu une heure sur notre timing avant que les ados passent par là et nous suggèrent d’éteindre et de rallumer l’engin, ce qui l’a tout à fait réparé.
Comme quoi, au lieu de prix Nobel, ils pourront toujours faire réparateurs.
Mais qu’est-ce que je disais ? Ah oui, Casanova…
Dans ce film, contrevenant à toute vérité historique, Ettore Scola introduit Casanova. Tu parles qu’en 1791, il avait autre chose à faire que cavaler sur les routes de France au trousses de Louis XVI, en séduisant Hanna Schygulla. En vrai, il était en Bohème à se les cailler au château de Dux où il rédigeait ses Mémoires.
En même temps, on est bien content, parce que c’est Mastroianni qui joue le rôle. Et Mastroianni on ne le revoit jamais assez.
Tout ça m’a rappelé que Treize Étrange republie le Casanova sous les plombs de Venise de Patrick Mallet, qui raconte avec brio l’emprisonnement de l’aventurier et sa célèbre évasion des geôles de Venise (surnommées les Plombs à cause de leur fichue toiture en plomb qui rendait tout glagla en hiver et caliente en été).
J’ai découvert cette BD après mon trente-douzième séjour dans la cité des doges, au cours duquel je me suis enfin décidée à visiter le Palais Ducal.
Là, j’ai fait la totale avec une conférencière complètement fofolle qui nous a mimé l’intégrale de l’évasion.
Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une histoire à base de messages secrets, de tige de fer, de bible et de macaronis au beurre, qui a failli tourner au zbeul dans l’impro la plus totale, mais s’est bien terminée grâce au sang froid de l’évadé.
Quand la conférencière, après nous avoir fait ramper dans la cellule fatale, a indiqué la sortie, j’étais tellement à fond sur cette histoire d’évasion que j’ai dit à l’Auteur : « Chiche que je me fais enfermer et que je m’évade cette nuit en secret moi aussi, passe moi l’Opinel. » L’Auteur m’a répondu : « T’es sûre ? Parce que tu risques de louper le dîner et j’ai réservé une table à l’Antiche Carampane. »
« OK, ai-je admis en lui rendant l’Opinel. Autant m’évader tout de suite. » Et je suis sortie avec les autres, ni vue ni connue.
Voilà comment je me suis, moi aussi, enfuie des Plombs de Venise.
J’ai bien fait parce que ce soir là, à l’Antiche Carampane, il y avait des crabes mous de la lagune en beignet et c’est pas tous les jours qu’on en mange.
Forte de mon expérience, dès mon retour à Paris j’ai décidé d’écrire une BD racontant l’évasion de Casanova. Mais crotte, Patrick Mallet l’avait déjà fait. Super bien en plus.
À la place j’ai cuisiné des macaronis et tout le monde était très content.
Casanova sous les plombs de Venise, Patrick Mallet, Treize Étrange, 2014 – feuilleter ici.
Histoire de ma Fuite des prisons de la République de Venise, Giacomo Casanova, Éditions Allia, 2014
La nuit de Varennes, Ettore Scola, 1982. Houlà ça nous rajeunit pas, déjà qu’on n’arrive plus le regarder en entier sans roupiller.
Aux amateurs de crabes mous de la lagune, je recommande l’Antiche Carampane – San Polo 1911, Venezia – dont le nom signifie à peu près « La vieille pute », ce qui est fort engageant.
Un chien pour toujours
5 avril 2014 § Poster un commentaire
J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle, les croquettes. Je commence par la bonne : j’ai lu le dernier livre d’Eva Ibbotson, il est super, il parle de chiens, d’enfants et d’amitié.
Plus que tout, Hal voudrait un chien… Mais sa mère trouve ça trop salissant. Pourtant, un matin son père l’emmène choisir un copain dans la boutique « Chien pour tous » et il rencontre l’ami de ses rêves, Flocon. Coup de foudre réciproque. Ni le garçon ni le petit chien ne réalisent qu’ils se font arnaquer : « Chien pour tous » est une agence de location. Après un week-end de rêve, il faut rendre Flocon. Trahi par ses parents, Hal décide de réagir.
Hal en avait assez de vivre dans un monde d’adultes. Il était temps de construire son propre monde où les choses étaient justes et telles qu’elles devaient être.
Par chance, la vie lui offre des alliés, humains et canins… Débute alors, de Londres jusqu’aux plages du Northumberland, l’incroyable équipée de cinq chiens et deux enfants, au cours de laquelle chacun de ces cœurs accidentés retrouvera sa dignité.
Comme toujours quand un chien pointe le bout de sa truffe, il est question de courage, de fidélité et de loyauté, qualités aussi largement distribuées parmi la gente canine que l’huile de palme dans le Nutella. Et meilleures pour la santé.
Résultat ? Après deux jours en compagnie d’Eva et de ses personnages, on regarde les clebs d’un autre œil. Même ceux qui rotent en vous regardant manger des tartines, même ceux qui volent les oignons dans le panier à légumes pour les dépiauter dans leur coin, même ceux qui vomissent sur vos pieds… (Arrête de flipper, Nuttah, tu es pardonnée.) Les enfants qui partagent le rêve d’Hal pourront avec profit offrir ce livre à leurs parents : il augmentera leurs chances de se voir exaucés. Merci qui ?
La mauvaise nouvelle maintenant : ce livre est paru peu après la mort d’Eva Ibbotson. Il restera donc son dernier livre pour toujours.
Un chien pour toujours, Eva Ibbotson, Gallimard jeunesse, 2011
Prescrit à partir de 10 ans. Voire plus tôt s’il s’agit de convaincre des parents réticents.
Liebster award, coucou me revoilou
17 mars 2014 § 1 commentaire
Coucou les artichauts ! Si vous arrivez de la Lune, tout est expliqué dans le post précédent.
Calmez vous, madame. Vous déconcentrez les candidats ! Donc je reprends :
Mes 11 blogueurs ébouriffants :
Colombe Linotte (qui a peut-être déjà 3033 followers mais c’est pas clair sur son blog)
J’ai 11 questions :
♣ Le livre de vos dix ans ? ♣ Un film qui vous a terrorisé(e), enfant ? ♣ Rolling Stones ou Beatles ? ♣ Sucré ou salé au goûter ? ♣ Votre station de métro préférée n’importe où dans le monde et pourquoi ? ♣ Si vous étiez un objet ? ♣ Que voyez vous par la fenêtre ? ♣ Quel animal de compagnie aimeriez vous adopter ? ♣ Le personnage de fiction avec lequel vous partiriez en vacances ? ♣ Ce que vous préférez dans votre blog ? ♣ Un conseil à un crocodile albinos pour améliorer son image de marque ?
Voilà c’est fini, et fifi et nini. Encore merci Taram. On me signale en régie que je ne sais pas non plus compter jusqu’à 11. Trop tard…
Liebster Award, me voilà !
17 mars 2014 § 3 Commentaires
Devinez ce qui m’arrive, les petits pois ? L’ébouriffante Taram Grimm m’a Liebstée. C’est gentil ! Au passage, j’ai appris qu’elle possède une dangereuse collection de bas et de chaussettes. Espère-t-elle vraiment rivaliser avec moi dans ce domaine ? (J’ai failli périr sous une avalanche hier matin, quand mon placard a tout revomi sur moi.) Et qu’elle ne sait pas compter jusqu’à 11. Malheureusement, Taram, là même moi je ne peux rien pour toi !
Rappel des faits : les Liebster Awards ont été créés afin de promouvoir les blogs qui ont moins de 200 abonnés et que l’on veut faire découvrir. 5 règles, une fois Liebsté :
♥ Écrire 11 choses sur soi. ♥ Répondre aux 11 questions posées par le blogueur qui vous a choisi. ♥ Choisir 11 autres blogueurs. ♥ Leur poser 11 nouvelles questions. ♥ Les prévenir (sinon ça sert à rien).
Les créateurs des Liebster Awards seraient-ils des fétichistes du chiffre 11, « symbole de l’idéalisme, intuition, énergie, inspiration, volonté, courage, mais aussi de la tension, contradictions » (sic) comme chacun sait ?
11 choses que je sais de moi :
Je n’ai jamais gagné à je te tiens tu me tiens par la barbichette.
Je suis fortiche au Cluedo.
En plus je connais le colonel Moutarde et madame Leblanc.
Je n’aime pas trop le mot bisou.
J’adore le théâtre.
Je sais grimper aux arbres.
Une nuit que j’imitai le cri de la chouette chevêche, il y en a une qui m’a foncé dessus (je me demande encore ce que je lui avais dit).
Enfant, je croyais que Fantômette, c’était moi – jusqu’à ce que ma mère me détrompe après que j’ai découpé sa robe longue pour me fabriquer une cape.
Un jour j’ai été roller girl – jusqu’à ce que je me déboite l’épaule gauche.
Je me suis fait tatouer la veille de Noël.
Je sais compter jusqu’à 11.
Réponses aux questions de Taram :
Pourquoi avoir appelé votre blog comme ça ? Pour ma tendance naturelle à être ébouriffée par la vie, les rencontres, les livres, les enfants…
Quel est votre insecte préféré ? L’araignée. Quelle artiste !
Si vous vous retrouviez devant Charlie Chaplin, vous lui diriez quoi ? « Signor pilasino, voulez-vous le taximeter ? »
Quelle est, au toucher, votre matière préférée ? Celle de mon oreiller – enfin sa taie. Mes joues l’adorent.
Quel est le dernier livre que vous avez lu ? Peines d’amour perdues, une pièce de Shakespeare. J’ai bien ri.
Quelles sont les choses de couleur bleue que vous aimez le moins ? Le curaçao, le vernis à ongle bleu, le slip de Superman. Ah bon il n’est pas bleu ?!
Batman vs Spiderman : qui gagne? Argumentez si possible. Spiderman. Cf la question 2.
Quel est le légume le plus drôle du monde ? Les petits pois d’Arcimboldo.
Café ou thé ? Les deux mon capitaine, pas en même temps.
Violon ou saxophone ? Le violon quand je bois du thé, le saxo avec le café.
Un dernier mot ? Patatras !
À suivre domani parce que ça fait un peu long, non ?


































































