Un chouette classique
8 novembre 2015 § 9 Commentaires
J’ai horreur des jeux de mots et j’espère votre indulgence en la matière, mes choux farcis, car ce titre est entré ici malgré moi, par atavisme.
Attendu que j’ai totalement perdu le fil de ce blog pour de multiples raisons – incluant un disque dur, une tronçonneuse, une tête de biche, le plus grand Leclerc de France et, sans surprise, un adolescent présumé coupable mais c’est une autre histoire – j’attendais l’occasion de vous retrouver.
C’est évidemment une chouette qui me l’a fournie. Enfin plusieurs.
Sarah, Rémy et Lou. Sarah, Percy et Bill en VO.
Ces bébés, nées au Royaume Uni il y a plus de vingt ans, racontent avec douceur, simplicité et beaucoup d’esprit leur peur de la séparation.
Apprentissage de l’autonomie, confiance, c’est toute une histoire. Chaque bébé réagit à sa façon, ça pose les bonnes questions, et c’est tout bichon.
Entre l’écriture de Martin Waddell (coucou, Martin ! une fan ici !) et les chouettes de Patrick Benson qui me donnent toujours envie de m’asperger d’encre de Chine et de farine pour m’ébouriffer les plumes, cet album est l’un de mes préférés.
Pourtant, un détail me turlupine. Dans l’édition originale, voici Sarah, Percy et Bill. Après traversée de la Manche, Percy a changé de nom, et Bill de sexe !
Ce qui nous ramène à l’atavisme, et à l’un des catastrophiques jeux de mots de mon père qui ne font rire que lui : « J’ai un frère est aussi masseur ! »
Bébés chouettes, Martin Waddel (texte) & Patrick Benson (illustrations), Kaléidoscope 2015.
À partir de 2 ans.
Soudain c’était Noël
26 décembre 2014 § 6 Commentaires
Les chambres se sont remplies, le réfrigérateur aussi, sans parler du panier de linge sale. Il y a eu la queue au petit endroit, des trafics d’oreillers, deux inondations de lave-linge, une chouette m’a encore foncé dessus, le parc a regivré dans la nuit, et tout à coup la chaudière a fait : « Boum ! »
Chouette, Macbeth
16 mai 2014 § Poster un commentaire
Le théâtre du Soleil est né il y a 50 ans, Shakespeare 400 ans plus tôt, je vous laisse calculer. Ça fait deux beaux anniversaires qu’Ariane Mnouchkine célèbre avec sa version de Macbeth aka « la pièce écossaise. »
Mon ado number 2 dont la culture est tout à fait hirsute m’a expliqué que les comédiens ne prononcent jamais le titre de cette pièce, ça porte malheur. Ils ne disent pas : « Je joue dans Macbeth », mais « Je joue la pièce écossaise. » Heureusement ça ne vaut pas quand ils sont sur scène parce que ça ferait bizarre si, dans les dialogues, ils remplaçaient « Macbeth » qui est le nom du héros par « la pièce écossaise. » Déjà ça ne voudrait plus rien dire (« Digne pièce écossaise, nous attendons votre bon plaisir ! ») et le spectacle durerait une demi heure de plus, or il est déjà long.
Je ne me plains pas, c’est un enchantement. Mais aux dires de l’Auteur, quand on mesure 1m90, le temps passe plus lentement dès qu’on s’assoit sur les bancs de la Cartoucherie, un peu comme pour les chiens, il faut multiplier par 7.
On ne va pas contrarier l’Auteur, mais cette théorie est déjà très bizarre pour les chiens. Ceci étant, on n’est pas trop trop bien installé à La Cartoucherie. Il parait que c’est fait exprès. Comme à l’église. Risque d’assoupissement, néant.
Que dire de cette ébouriffante mise en scène sinon : emmenez vos ados ?! C’est the pièce pour eux. Jugez plutôt :
Primo ils ne mesurent pas encore 1m90.
Deuxio ils suivront facilement vu qu’ils connaissent l’histoire (cf Simpson, saison 20 épisode 20).
Troisiémo à l’entracte on mange super bien.
Je gage que ces arguments suffiront à convaincre les adolescents les plus molassons. Inutile d’évoquer la mise en scène héroïque et généreuse d’Ariane Mnouchkine, la musique qui anime ce monde poétique – lande tourmentée, château envoûté, forêt en marche –, le souffle de cette tragédie noire et lumineuse, la farouche énergie du chaos qui s’empare du plateau…
La sauvagerie de ce destin ensorcelé rétame Game Of Thrones, et dans les grandes largeurs.
La seule chose qui me chiffonne dans cette mise en scène, c’est que Lady Macbeth est nulle en chouette. Quand elle en entend une, elle croit que c’est un hibou. Non mais hou !
Macbeth, de William Shakespeare (nouvelle traduction d’Ariane Mnouchkine), au théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes – Paris 12e.
À partir de quand ils regardent Game of Thrones.
Le roi des oiseaux
6 mai 2014 § Poster un commentaire
Connaissez vous le conte du roitelet, les boutons d’or ? Comme tant d’autres, il nous est parvenu par l’entremise des frères Grimm.
Avec Le roi des oiseaux, Gwendal Le Bec en donne une version toute personnelle qui ne s’intéresse qu’à la première partie du conte. Alors, c’est quoi le message ? Pas que le mérite est récompensé en tous cas, ni les gros becs. Plutôt la chance ou le culot. L’on en déduira que cet album parle au jeune lecteur, sans faux semblants, de la vraie vie.
L’histoire, grosso modo, c’est les oiseaux qui décident de se choisir un roi. Là je vous le donne en mille, ils ont une méthode infaillible : « Hé les cui-cui, on n’a qu’à prendre celui qui vole le plus près du soleil et puis c’est marre. » Déjà, pas de bol pour ceux qui ont zéro chance de décoller. Les dindons peuvent aller se remplumer.
En même temps on ne va pas demander aux canaris de nous donner des leçons de démocratie. Ceux qui avaient planifié un café philopolitique à l’issue de la lecture opteront avec profit pour La république de Platon. Mais après ils ne viendront pas se plaindre qu’on leur a carotté la double page d’imitations.
À ce propos, les parents sensibles de la feuille garderont des bouchons d’oreilles à portée de tympan. Parce que là, ça peut vite déraper et virer au dawa :
Gwendal Le Bec s’est bien éclaté à dessiner ses piaferies.
La mêlée emplumée ébouriffe soudain sa sobre bichromie. Youpi ! (Non mais qu’écris-je ?)
L’aventure n’oubliant ni la chouette, ni le hibou, ni la pie, ni personne, on suit avec enthousiasme son élan débordant, pour filer jusqu’au soleil dans le sillage de l’aigle. Gros suspens… À la fin, on découvre qui a gagné. Ce qui est d’un intérêt capital.
Si.
Ce matin tandis que je promenais le chien, un gros corbeau perché sur une poubelle m’a carrément insultée. L’autre ! Je suis direct allée le crouaker au roi des oiseaux. J’en connais un qui va se faire relifter les plumettes.
Le roi des oiseaux, Gwendal Le Bec, Albin Michel Jeunesse, 2011
Un peu perdu
2 avril 2014 § 1 commentaire
Bébé Chouette est tombé du nid, mes sucres ! Il ne manquait plus que ça.
Coup de bol, il atterrit aux pieds d’un écureuil hyper serviable qui veut l’aider à retrouver sa maman.
Enfin coup de bol, c’est vite dit, parce qu’il n’a pas inventé le fil à couper les boules de gui, cet écureuil. Il emmène Bébé Chouette chez d’autres mamans que la sienne. Ouf, heureusement ils rencontrent une grenouille un peu moins nouille et tout finit bien. Enfin… Quoique… Ho-oh !
Avec l’irrésistible Chris Haughton, ça s’arrête toujours sur un gros suspens. J’ai adoré son citadin Oh non, George ! Et le revoici pour un album en forêt. C’est drôle, original, craquant. Achtung bicyclette, c’est une spécialiste des chouettes qui vous le dit. (Je vous ai déjà raconté la nuit où je me suis pris en plein nez une chouette chevêche ?)
En plus il y a un sens méga métaphysique, comme l’indique la citation finale, extraite de Robinson Crusoé (Daniel Defoe, traduction de Pétrus Borel, 1833) :
Ainsi nous ne voyons jamais le véritable état de notre position avant qu’il n’ait été rendu évident par des fortunes contraires, et nous n’apprécions nos jouissances qu’après que nous les avons perdus.
Et toc ! Médite ça avant de dormir, ma sucrette, ça t’occupera en attendant le prix Nobel.
Un peu perdu, Chris Haughton, Éditions Thierry Magnier, 2013
À partir de 2 ans (ou avant s’il sait déjà grimper aux arbres et imiter la chouette chevêche).
Liebster Award, me voilà !
17 mars 2014 § 2 Commentaires
Devinez ce qui m’arrive, les petits pois ? L’ébouriffante Taram Grimm m’a Liebstée. C’est gentil ! Au passage, j’ai appris qu’elle possède une dangereuse collection de bas et de chaussettes. Espère-t-elle vraiment rivaliser avec moi dans ce domaine ? (J’ai failli périr sous une avalanche hier matin, quand mon placard a tout revomi sur moi.) Et qu’elle ne sait pas compter jusqu’à 11. Malheureusement, Taram, là même moi je ne peux rien pour toi !
Rappel des faits : les Liebster Awards ont été créés afin de promouvoir les blogs qui ont moins de 200 abonnés et que l’on veut faire découvrir. 5 règles, une fois Liebsté :
♥ Écrire 11 choses sur soi. ♥ Répondre aux 11 questions posées par le blogueur qui vous a choisi. ♥ Choisir 11 autres blogueurs. ♥ Leur poser 11 nouvelles questions. ♥ Les prévenir (sinon ça sert à rien).
Les créateurs des Liebster Awards seraient-ils des fétichistes du chiffre 11, « symbole de l’idéalisme, intuition, énergie, inspiration, volonté, courage, mais aussi de la tension, contradictions » (sic) comme chacun sait ?
11 choses que je sais de moi :
Je n’ai jamais gagné à je te tiens tu me tiens par la barbichette.
Je suis fortiche au Cluedo.
En plus je connais le colonel Moutarde et madame Leblanc.
Je n’aime pas trop le mot bisou.
J’adore le théâtre.
Je sais grimper aux arbres.
Une nuit que j’imitai le cri de la chouette chevêche, il y en a une qui m’a foncé dessus (je me demande encore ce que je lui avais dit).
Enfant, je croyais que Fantômette, c’était moi – jusqu’à ce que ma mère me détrompe après que j’ai découpé sa robe longue pour me fabriquer une cape.
Un jour j’ai été roller girl – jusqu’à ce que je me déboite l’épaule gauche.
Je me suis fait tatouer la veille de Noël.
Je sais compter jusqu’à 11.
Réponses aux questions de Taram :
Pourquoi avoir appelé votre blog comme ça ? Pour ma tendance naturelle à être ébouriffée par la vie, les rencontres, les livres, les enfants…
Quel est votre insecte préféré ? L’araignée. Quelle artiste !
Si vous vous retrouviez devant Charlie Chaplin, vous lui diriez quoi ? « Signor pilasino, voulez-vous le taximeter ? »
Quelle est, au toucher, votre matière préférée ? Celle de mon oreiller – enfin sa taie. Mes joues l’adorent.
Quel est le dernier livre que vous avez lu ? Peines d’amour perdues, une pièce de Shakespeare. J’ai bien ri.
Quelles sont les choses de couleur bleue que vous aimez le moins ? Le curaçao, le vernis à ongle bleu, le slip de Superman. Ah bon il n’est pas bleu ?!
Batman vs Spiderman : qui gagne? Argumentez si possible. Spiderman. Cf la question 2.
Quel est le légume le plus drôle du monde ? Les petits pois d’Arcimboldo.
Café ou thé ? Les deux mon capitaine, pas en même temps.
Violon ou saxophone ? Le violon quand je bois du thé, le saxo avec le café.
Un dernier mot ? Patatras !
À suivre domani parce que ça fait un peu long, non ?